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Suite: Oeil pour Oeil (+ Elisa)

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Melvyn Mornet
Melvyn Mornet
Nombre de documents : 99

occupation : Directeur de la I.T.F. (classée Top Secret)

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MessageLun 27 Nov - 19:57

Suite du RP 'Oeil pour oeil' au lien: Lien vers "Oeil pour oeil - part 1"


Les réacteurs de l'avion, nouvelle percée technologique toute récente, se mirent à ronronner. Les vibrations se firent ressentir dans mon accoudoir et mon siège. Tâchant de garder mon calme et mon expression assurée, je serre les accoudoirs de toutes mes forces. Dans ma vie, j'ai pu voyager à bien des endroits du monde, que ce soit pour le business, comme mes activités secrètes, mais à chaque fois, c'était toujours la même chose : je ne supportais définitivement pas l'avion. Soupirant, je me résigne à passer les nombreuses heures qui suivront à tout faire pour gérer ma nausée.

Histoire de me sortir de ces idées fort peu agréables, je tourne mon regard vers Miss Norrell, assise face à moi. Étonnamment je trouvais, cette secrétaire, qui de par son travail était enchaînée à son bureau, n'avait protesté d'aucune manière tandis que l'arrachais - presque de force - de son environnement douillet. Deuxième surprise : trouver cette même secrétaire avec un livre dont les fondements d'enseignements mêmes s'opposaient à tous ceux d'une jeune femme moyenne aux Etats-unis.
Pour cette mission épineuse qui l'attendait, je sentais que cet aspect caché de la secrétaire allait me servir.
Je me rendis alors compte que Miss Norrell avait cessé de demander des détails sur la mission, alors que nous étions à présent en vol depuis plus d'une demie heure à présent. Bien. La patience était essentiel dans ce métier, tout autant que le respect de la hiérarchie, bien que ma position au SHIELD était encore fort confuse. Étais-je vraiment supérieur à la secrétaire de la directrice, depuis que Miss Carter m'avait rétrogradé en tant qu'agent de terrain ? Cependant, je savais tirer avantage de cette situation, et la paix que me laissait Peggy, partie en mission sur la côte ouest, me permettait de gérer une grande partie de mes hommes de l'ancienne ITF, à présent intégrée au SHIELD, mais qui restaient encore plus ou moins sous mon contrôle : aucun agent de grade élevé du SHIELD n'était encore arrivé à Londres, et bien qu'ils devaient normalement recevoir leurs ordres de la direction du SHIELD, c'était encore à moi qu'obéissaient les agents de Londres. Et je n'en attendais pas moins d'eux ! Après tout, c'était bien grâce à moi que ces hommes et femmes étaient encore en vie, agents fantômes de l'ITF, et participaient à présent au maintien de la paix dans le monde.

Tandis que je l'observais, je me demandais encore à quoi exactement elle pourrais me servir... Je l'avais prise, volé à Miss Carter pour cette insulte qu'elle m'avait fait, en lui cachant des informations certes critiques pour les Etats-unis, mais à ce moment-là appartenant encore à l'ITF. Sa réaction avait été excessive, et cette épine dans le pied que je lui faisais à présent était ma petite revanche.

Je terminais de feuilleter les trois dossiers qui étaient posés devant moi, puis je posais mon regard sur Miss Norrell, qui n'avait pas bougé un muscle :
"Vous n'avez jamais volé par le passé, j'ose imaginer ?"

Moi-même je tâchais de penser à autre chose pour éviter ce maudit mal de l'air. Je me décidais finalement à satisfaire sa curiosité :

"La mission pour laquelle nous nous rendons à Londres est de la plus haute importance, et dois impérativement rester secrète."

J'avais l'impression de radoter, mais je me devais de clarifier ce point définitivement. J'ouvris le premier dossier et le retournais vers la secrétaire, lui permettant ainsi de le parcourir : la photo de deux hommes à table et discutant entre eux y trônait en plein milieu, et avec ceci un récapitulatif des activités d'un certain Alfred Campford.

"La personne à droite de cette photo est Sir Alfred Campford, officiellement sous-directeur général du MI5, les services secrets britanniques de l'intérieur. Officieusement, il dirige une filiale d'armement destinée au client le plus offrant. Ses activités ne nous auraient pas posé de problèmes s'il n'avait pas rencontré la personne à gauche de cette photo... Il s'agit de Audric Green..."
Tout en parlant, j'ouvrais et retournais le second dossier posé devant moi.

"Son vrai nom est Herbert Baumann, et qui, il n'y pas si longtemps encore, dirigeais l'une des branches scientifiques d'HYDRA. Je ne m'attend pas à ce que vous soyez parfaitement au courant des événements autours d'HYDRA, encore tout récemment..."

Durant un bref moment j'eu à nouveau en mémoire les événements de Washington, il y a deux semaines de cela. Décidément, l'ombre d'HYDRA plane malgré tout encore et toujours sur le monde, bien que nous ayons tout fait pour la mettre à bas.

"...nous avons eu à faire à des anciens membres cachés d'HYDRA sur le sol américain. Mais vous n'avez pas à connaitre les détails de cela."

Me renfonçant dans le siège, je veillais à ce que ma canne était auprès de moi, et, comme je le faisais à chaque fois qu'il me venais de réfléchir - modérément bien entendu - je caressais ma chevalière à mon index. Posant mon regard sur la secrétaire, je décida d'en venir aux faits : certes elle ne devait pas tout savoir, mais au moins le stricte nécessaire.

"Pour votre première mission de terrain, Miss Norrell, vous serez Miss Elizabeth Avery, secrétaire personnelle de Sir Melvyn Mornet, riche homme d'affaire que je suis."

Je savais qu'un agent devait éviter de dévoiler son réel nom en mission, mais compte tenu que j'avais et j'ai encore mené bien des vies, ma réputation se suffira à elle-même pour approcher la cible.

"Au cours des prochains jours voire semaines, vous resterez avec moi, et apprendrez sur le terrain. Il est et sera impératif que vous suiviez chacune de mes instructions..."

Me rendant bien compte que la pauvre femme devait se sentir dépassée par la situation, je décidais qu'un premier entrainement ne serait pas de trop...

HRP : Et voilà, suite de la longue introduction précédente, et où je décide à présent de changer un peu de style ! J'espère que ça t'ira, libre à toi de faire ce que tu veux par la suite ! ;)
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Elisa Norrell
Elisa Norrell
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MessageDim 10 Déc - 23:07



Oeil pour oeil


Melvyn & Elisa


Je ne comprends pas. Tout se passe beaucoup trop vite, et si au début, quand monsieur Mornet est venu me chercher, je pensais que c'était le plus beau jour de ma vie, l'occasion que j'attendais enfin pour aller sur le terrain et faire mes preuves, maintenant que je me retrouve à l'arrière de la berline dont la portière se referme, c'est comme si j'étais prise dans un tourbillon dans lequel je ne contrôle plus rien. Bien sûr que je suis heureuse de partir, mais le fait que monsieur Mornet ne dise rien à propos de ma demande de contacter mon père m'a calmée plus vite qu'une douche froide. Je ne peux pas lui faire ça. Je ne veux pas lui faire passer une nuit d'inquiétude, à attendre près du téléphone en attendant qu'on lui donne des nouvelles de moi. Ca a déjà été assez dur pour lui quand maman est morte, et je ne veux pas le mettre dans cet état là... Pourtant, je ne peux rien dire. Je n'aurais pas envie de perdre mon travail parce que j'aurais trop insisté et fini par énerver mon nouveau patron... Je m'assieds tant bien que mal, commençant déjà à me ronger les ongles quand j'entends sa remarque. Moi. Il a un dossier sur moi. Ma main retombe toute seule sur mes genoux et je le regarde, totalement perdue, impressionnée mais aussi effrayée. Bien sûr je travail pour une organisation secrète, et c'est normal qu'ils aient fait une enquête sur moi mais pourquoi est-ce qu'il a ça sur lui? Et surtout à cet instant? Ca n'est sûrement pas moi cette affaire top secrète alors...pourquoi avoir toutes ces informations? Il referme le dossier et continue, sauf qu'on dépasse les simples détails administratifs pour passer à...un autre type de discours. Je déglutis, et mon coeur s'emballe en entendant les compliments qui s'échappent de la bouche de quelqu'un d'aussi important que lui. Wow... ça alors. D'abord miss Carter qui me prend dans son équipe et ensuite lui qui me dit qu'il se doute de mes qualités et qu'il veut me voir à l'épreuve. Et ça me rend aussi heureuse que terrifiée... et si je me plantais? Et si je ratais tout? Je n'aurais sûrement pas d'autre chance, et je serais condamnée au classement et au café jusqu'à la retraite... horrible. Je hoche la tête avant de répondre d'une petite voix.

Je...merci à vous monsieur... et je ferai de mon mieux je vous le promets.

Nous arrivons, et je regarde autour de nous. Un aéroport, comme il l'avait annoncé. C'est la première fois que je vois des avions de près, et ils sont magnifiques... Il échange deux mots avec le chauffeur avant de dire la seule chose que j'avais envie d'entendre, à savoir que je pouvais au moins passer un coup de fil à la maison. Brutalement, c'est comme si on m'enlevait un énorme poids des épaules, et... et je n'ai plus qu'à m'occuper de cette mystérieuse mission qui va me faire monter dans un avion pour la première fois; C'est avec un sourire immense et sincère que je remercie mon patron, en me répétant aussi, avant de me taire en comprenant que je l'énerve, et m'occupant surtout de toute la sécurité qui est déployée ici. Badge, carte etc avant qu'on s'arrête sur la piste, tout prêt d'un avion qui visiblement n'attend que nous. Il lance un ordre et un employé m'emmène dans un bureau où je peux contacter papa. Enfin je laisse un message au travail, et je sais qu'il le recevra. Je dis juste que mon patron doit se rendre en déplacement de toute urgence, et comme j'étais la seule secrétaire qui n'était pas mariée et qui n'avait pas d'enfants, j'étais celle qu'il était le plus simple d'emmener à la dernière minute etc. Puis je reviens, réfléchissant toujours à cette histoire de ''quelques semaines". Je n'ai aucune affaire, rien que mon sac à main... comment est-ce que je vais me débrouiller? J'ai un peu d'argent, mais pas assez pour m'acheter tout ce qu'il faut, surtout si c'est dans un pays étranger... Enfin, j'ai déjà eu droit à mon coup de fil alors je ne vais pas jouer les difficiles. Je reviens près de l'avion et sursaute en entendant mon prénom aboyé par ses lèvres. Je lance presque mon manteau et mon sac à un des militaires près de moi et le suis timidement à l'intérieur de l'avion.

Je m'installe, pas vraiment rassurée, et heureusement on m'explique gentiment comment faire et ce qui va se passer. Je m'assieds, attache ma ceinture et attends. Mon dieu le décollage est horrible et je garde les yeux fermés, les mains agrippant les accoudoirs à en blanchir les jointures, ne me détendant un peu que quand ça ne secoue plus autant. J'ouvre un oeil, puis l'autre, et contemple, ébahie, le paysage qui s'étale sous mes pieds. C'est tellement loin! Et on est tellement haut! Je commence à avoir peur à nouveau avant de me rappeler mes cours de physique, faisant défiler dans mon esprit les principes qui font que cette grosse masse de fer tient en l'air, et je m'apaise, un peu seulement. Je reste sagement assiste, me demandant quand est-ce que tout ça allait s'arrêter et si je reverrai un jour le plancher des vaches... C'est là que monsieur Mornet rouvre la bouche, me faisant sursauter encore une fois.

Non jamais...C'est la première fois. Et c'est très impressionnant... Et bien sûr je ne dirai rien. De toute façon... Je ne vois pas à qui je pourrai en parler vu que personne ne sait que je suis avec vous...

Et là... là les choses deviennent sérieuses. Il me tend un dossier, et me montre une photo qui s'y trouve. Je me penche, attentive, pour l'examiner, et hoche à nouveau la tête. J'écoute soigneusement toutes les informations qu'il me donne, et j'ai l'impression d'être la personne la plus importante du monde, à partager ses secrets avec moi. Nouveau document, nouvelle photo. J'écoute avec toute l'attention possible, fascinée et plus qu'intéressée par tout ça. C'est mieux que le classement! Je suis une personne importante maintenant, je connais des secrets d'état! Et je continue de sourire quand il m'explique que j'aurai un rôle à jouer. Bon d'accord ce rôle est basiquement le mien, j'ai juste à prétendre m'appeler autrement, mais... je dois jouer un rôle! Comme dans les films d'espionnage! Oh il va falloir que je réfléchisse à mon personnage! Je pourrais même lui inventer un accent. Une histoire. Des habitudes! Oh oui!

Miss Carter m'a parlé de HYDRA oui, enfin rapidement. Elle m'a dit qu'ils n'avaient pas disparus avec la mort de Red Skull mais qu'il y avait beaucoup d'autres membres infiltrés un peu partout... Et bien sûr pour la secrétaire... ça ne sera pas trop difficile... Je vais faire mon maximum pour ne pas vous décevoir monsieur Mornet! Et du coup comment allez vous retrouver ces deux hommes? Le SHIELD veut leur parler? Les mettre en prison?

Prise au jeu, je le regarde avec des airs de complotiste passionnée.


by FRIMELDA


HRP : Ton idée est géniale, j'aime! Désolée encore une fois de mettre autant de temps à répondre, j'ai des semaines de fou! ;-)
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Melvyn Mornet
Melvyn Mornet
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MessageMar 2 Jan - 17:54

    Une forte vibration de l'avion se fit momentanément sentir dans mes accoudoirs, faisant remonter mes idées fort inconfortables de nausée. Je ne savais combien de temps il nous restait en vol, mais le plus vite l'atterrissage surviendrait, le mieux cela serait ! Serrant la mâchoire de toutes mes forces, je me fis force à ne rien faire transparaître sur mon visage : Miss Norrell devait me croire fort, déterminé, afin de me suivre sans hésitation.
Écoutant sa dernière réponse, je levais les yeux au ciel, et ne pu m'empêcher de lâcher à mi-voix :

"For God's sake!"

Je me mis à la regarder dans les yeux, affichant mon air fort réprobateur :

"Bien sûr que non nous n'allons pas les arrêter ! Songez donc aux retombées que cela aurait, au scandal qui apparaîtrait dans la presse mondiale : Deux agents américains enlèvent un haut responsable du MI5. Ce serait la fin brutale du SHIELD avant même qu'il n'ait accomplie aucun exploit..."

Reprenant contenance, je finissais par lui dire :

"Vous êtes agent de terrain à présent, Miss Norrell, agissez donc comme tel. Un agent de terrain se doit réfléchir avant chacune de ses actions, y comprit réfléchir à l'échelle globale, mondiale."

Frappant le sol de ma canne - comme à mon habitude lorsque je suis énervé ou du moins... contrarié - je laissais le silence s'installer pour que ce que je venais de lui dire s'imprimait en elle.

"De plus, vous devez savoir comment agir en fonction du pays où vous vous trouver. En Grande Bretagne, et particulièrement à Londres, nous agissons de manière courtoise, civilisée, avec  doigté si je puis dire. De plus..."

L'agent 7 ouvrit soudain le rideau de notre compartiment et s'approcha à grand pas vers moi, me coupant dans ma tirade. Il se mit à côté de moi et me fit savoir par des gestes discrets qu'il avait à me dire quelque chose d'important.
Jetant un bref coup d'oeil à Miss Norrell, je fis à mon tour signe à l'agent - et amis il fallait le dire malgré mes règles bien strictes sur la relation agent/patron - de parler librement devant Elisa :

Agent 7:
"Mylord, je crains qu'il n'y ait un changement de programme pour ce soir..."


Ciel je m'en doutais, c'était trop beau pour être vrai...

"Poursuivez..."

"Sa Majesté a décidé d'accueillir personnellement l'assemblée de ce soir. Une nouvelle invitation nous a été envoyé, cette fois à la Royal Society pour 20h. J'ai demandé à ce qu'une autre invitation soit envoyée pour Miss Norrell, nous devrions l'avoir dès notre atterrissage, Sir."

Je hochais la tête, et répondit :

"La présence d'Albert est surprenante, mais nous ferons avec. Merci 7. Et Winston ?"

"Il devrait être présent lui aussi, ainsi que quelques ministres, et les personnes prévues de même."

"Parfait."

Posant mon regard sur Elisa, je poussais un soupir intérieur devant son regard interrogateur, et lui dit :

"Ce soir nous allons donc assister au buffet de Sa Majesté le Roi George VI, en compagnie de plusieurs invités dont le Premier Ministre, de riches patrons anglais faisant la gloire de l'industrie britannique, et nos cibles bien évidemment. La présence de la Couronne va... bousculer votre entrainement je le crains."

Me réadossant dans mon fauteuil, le fit tourner verticalement ma canne dans ma main droite, et regardait Miss Norrell dans les yeux. Il me fallait la mettre sous pression...

"Vous avez plus qu'intérait à être parfaite pour ce soir. Notre objectif est d'approcher notre cible, Baumann, suffisamment pour l'inciter à s'éloigner du buffet. Des agents devraient nous épauler pour le capturer, mais tout doit se faire dans la plus grande discretion. PERSONNE ne doit ne même que ressentir que quelque chose ne va pas durant ce buffet. Suis-je clair ?"

Jetant un oeil à 7 se tenant toujours à mes côtés, je lui dis :

"7, voulez-vous dispenser à Miss Norrell les bonnes convenances qu'il convient d'adopter si d'aventure il nous venait à croiser la chemin de Sa Majesté ? Il lui faudra aussi lui indiquer nos mots de passe pour les opérations de terrain. Je compte sur vous, j'ai à faire..."

En me levant, je jetais un bref regard à Miss Norrell : j'espère qu'elle fera l'affaire, je ne peux râter ma cible une seconde fois...

J'atteignit le fond de la cabine où un dossier d'une dizaine de page m'attendait sur une petite table isolée. En l'ouvrant une feuille dressée par l'une de mes secrétaires personnelles me tomba dans la main. Elle synthétisait ce qui se trouvait dans le dossier en question, à savoir les bilans financiers et résumé rapides de toutes mes compagnies et entreprises au travers du monde. En le parcourant rapidement dans un premier temps, j'étais satisfait de constater que mes ordres - à savoir comment je souhaitais trouver et construits les résumés mensuels de mes entreprises - étaient suivis à la lettre.
Satisfait, je me mis à parcourir plus attentivement la premier document...

*

Enfin terminé ! Après avoir analysé les quelques pages - néanmoins assez détaillées - des résumés de mes entreprises, je me levais, ne sachant nullement combien de temps étais-je ainsi assis. Me remettre sur mes jambes me causa soudain une terrible nausée, mais je me contains au maximum, le coeur aux bords des lèvres.

Je rejoins Miss Norrell et la vit toujours assise à son siège, et face à elle l'agent 7, qui semblait venir de terminer son cours particulier. Au même instant un des personnels de bord s'approcha et nous demanda de nous asseoir, l’atterrissage allant avoir lieu sous peu.

M'ayant aperçu, Sept se leva et laissa sa place pour rejoindre son siège initial. Au moment de m'asseoir, une turbulence fit trembler le siège de telle façon que je cru cette fois-ci sur le point de tout lâcher.

C'est alors que nous arrivâmes enfin à percer les nuages, et sous nous s'étendait alors une vaste ville plongée dans la grise monotonie de la météo anglaise. Tentaculaire, je l’aperçu quasiment toute entière par le petit hublot de l'avion. Des frissons vinrent remplacer mon mal à l'estomac. Les poils se dressèrent sur mes bras. Enfin. Enfin me voilà de retour chez moi.

- - -
HRP: Me voilà bien navré du temps que j'ai mis à répondre, disons que cette fin d'année 2017 était assez mouvementée de mon côté :) Oh and by the way, Happy New Year !!
J'ai eu aussi du mal à choisir où placer la mission, quels personnages faire intervenir, le choix n'est pas tout à fait fait d'ailleurs... Bref je te laisse libre de me faire savoir si cette tournure te convient; Place aussi à un petit solo pour toi d'ailleurs, donc là aussi si tu n'es pas confortable avec mon choix, please let me know ;)
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MessageDim 7 Jan - 22:24



Oeil pour oeil


Melvyn & Elisa


Enfin tout va bien. Maintenant que j'ai pu prévenir papa et qu'il ne va pas s'inquiéter, je ne vois pas ce qui pourrait poser problème. Après tout je suis avec un des grands noms du SHIELD, qui a l'air d'avoir vu en moi assez de talent ou au moins assez de quelque chose pour me juger digne de l'accompagner en mission. Et pas n'importe quelle mission : l'Europe! Et rapidement je repense à tous ces décors fabuleux que j'ai vus au cinéma, ces villes mythiques dont les noms remplissaient les pages de mes livres préférés - quand ils ne traitaient pas de sciences : Paris, Londres, Milan, Madrid... Tant de paysages et de d'endroits de rêve qui papillonnent devant mes yeux qui n'ont connu que Brooklyn... mais surtout Londres, là où on va aller. Londres avec Buckingham, la reine, le thé, Sherlock Holmes... je vais découvrir tout ça! Je suis tellement impatiente. Pourtant monsieur Mornet a le don de calmer immédiatement mes ardeurs et je baisse les yeux comme une gamine qu'on aurait prise la main dans le pot de confiture et les lèvres collantes...

Je... oui bien sûr monsieur Mornet... C'était juste... pour savoir et comprendre un peu mieux ce que nous allons faire là-bas. Rien... rien de plus...Je sais bien que je n'aurai qu'un tout petit rôle à jouer et je veux... je ne veux pas tout mettre par terre...

Je sursaute en entendant sa canne frapper le sol de l'avion et garde les yeux baissés en écoutant la suite de son discours. Je dois être polie et bien élevée. Mais qu'est-ce qu'il croit? Que j'ai été élevée dans une étable? Que mes parents et mes grands parents ne m'ont rien appris? Je n'ai pas l'impression d'être une enfant terrible ou une terreur. Je ne relève les yeux qu'en entendant le rideau s'ouvrir, et l'homme que j'ai déjà vu s'approcher de nous, chuchoter quelques mots à mon patron avant que celui-ci ne lui fasse signe de parler devant moi. Je me retiens de sourire en comprenant qu'il me fait confiance... Assez pour que j'entende des choses qui sont peut-être confidentielles. J'en ronronnerais presque et écoute ce que le nouveau venu a à nous dire. Avant de me figer en entendant ce qui se passe. La reine. On est invités. Ce soir. On va voir la reine. Mon coeur rate un battement alors qu'intérieurement je commence à paniquer, triturant nerveusement le dossier que j'ai entre les mains. Monsieur Mornet s'intéresse à nouveau à moi et je me contente de hocher lentement la tête quand il me rappelle qu'en gros, je vais être précipitée dans l'arène dès ce soir. Sans préparation. Là je commence vraiment à avoir peur. La seule chose qui me rassure un peu c'est quand il dit à numéro 7 de m'expliquer les règles pour survivre à un tel dîner, acceptant en le remerciant chaleureusement.

D'ailleurs il me laisse avec numéro 7 qui m'explique avec patience tout ce que je dois savoir, me laissant prendre des notes. Et bon sang ça en fait des choses simplement pour manger! Devant moi s'étalent bientôt plusieurs pages de notes, allant de l'ordre des couverts à utiliser et des types de verres jusqu'aux formules de politesse à employer en fonction de la personne qu'on a en face. Révérence. Comment saluer le roi. Comment saluer la reine... bon sang... je me rappelle encore du discours qu'il avait prononcé à la radio, il y a longtemps, mais il m'avait marquée... Un homme si courageux... et si brave. Bref je ne sais pas encore comment tout ça va pouvoir rentrer dans ma petite tête mais je n'ai pas le choix. 7 m'annonce ensuite que le cours est terminé et je soupire en me massant les tempes. Comme s'il nous avait entendus monsieur Mornet apparaît au même moment, l'air moins fatigué que moi... Chacun regagne sa place, mon patron en face de moi et je m'agrippe aux accoudoirs quand une turbulence manque de le faire tomber. Il ne dit pas un mot, pâle, et c'est là que le pilote annonce qu'on va bientôt atterrir. C'est là que je la découvre... Cette ville si mythique... Londres... Je prends quelques secondes pour contempler cet immense assemblage de bâtiments avec simplement la Tamise comme trouée... avant de reprendre mes feuilles et revoir tout ce que 7 m'a enseigné en si peu de temps, commençant à me ronger l'ongle du pouce sous le coup de la nervosité.


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MessageJeu 25 Jan - 0:34

         L’atterrissage fut des plus doux, ce qui me démontra les compétences fort avancées des pilotes. Et je n'en attendais pas moins : pour la somme que je payais - une véritable fortune - les services de qualité n'étaient on ne peut plus nécessaires.
La porte s'ouvrit, et enfin je respirais un air pur, du moins différent de celui de l'avion, l'air de Londres n'étant on ne peut plus pollué, les centrales à charbon et autres industries tournant à toute allure dans le Grand Londres.
Une voiture s'approcha de l'avion pour s'arrêter juste devant l'escalier à présent installé devant la porte. Un homme - l'agent 12 que je crois reconnaître - descend de la voiture, portant deux paquets qu'il se hâta de m’amener.

Agent 12:
"Lord M"
, me salua-t-il en me tendant les deux paquets."Celui-ci est pour vous, Sir, et l'autre pour Miss Norrell."

Je me mis à regarder ma montre, qui m'indiqua 18h28. Bon sang, je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si tard. Je compris ainsi pourquoi cet agent m'avait apporté les paquets.
Je le remerciais d'un coup de tête et rentrais dans l'appareil, où Elisa et 7 me firent face.

Je tendis à Miss Norrell son paquet en lui annonçant :

"Voici votre tenue pour ce soir, elle vous a été faite sur mesure d'après vos vêtements laissés à New York. Habillez-vous. Il y a un compartiment au fond qui devrait vous laisser suffisamment d'intimité. Et faites vite, nous sommes attendu."

La laissant s'éloigner, je commençais à déballer mon costume de la soirée, et m'apprêtais à demander à 7 de fermer les rideaux de notre compartiment lorsque je le pris - somme-toute - à contempler la vue de derrière que lui offrait involontairement Miss Norrell en s'éloignant vers le fond de l'appareil.
Laissant un léger sourire filtrer momentanément sur mon visage, je sortis 7 de sa contemplation :

"7, agissez plutôt en bon gentleman et fermez le rideau, voulez-vous ?"

Ce dernier sursautta, et s'exécuta tout en s'excusant.
Quelques minutes plus tard, étant fin prêt, le rideau du fond de l'appareil s'ouvrit, laissant place à une vue qui - je dois bien l'avouer - nous cloua sur place 7 et moi.
Miss Norrell s'approcha doucement, la rendant d'autant plus gracieuse à mon goût. Je me fis force de ne rien laisser paraitre, bien que la situation était des plus compliquée. Enfin, j'arrivais à laisser échapper une petite phrase :

"Cette tenue vous va à merveille, Miss. Cela devrait faire l'affaire pour ce soir."

Réajustant mon col, je fis demi-tour et nous quittâmes l'avion pour entrer dans la voiture. Celle-ci nous conduisit à travers Londres plusieurs dizaines de minutes durant, la nuit étant tombé depuis bien longtemps déjà. Pour une fois, la Lune parvint à s'arranger un ciel pleinement dégagé, et je pu ainsi contempler avec un certain plaisir dissimulé les bâtiments et rues du Londres qui m'avais tant manqué, à la faveur du clair de Lune. Celle-ci était pleine, et diffusait ainsi une lumière blanche vive sur la Tour de Londres lorsque la voiture la longea, puis sur le Monument du Grand incendie, et sur toute la Tamise, jusqu'à arriver à notre destination sur Trafalgar Square.

L'agent fit la queue derrière les voitures - toutes impeccables et révélatrices de la classe sociale des personnages les possédant - puis lorsque ce fut à notre tour de nous arrêter devant le tapis rouge de la Royal Society, un portier m'ouvrit la porte. En sortant je le remerciais d'un très discret coup de tête, puis tendit la main en bon gentleman pour aider à sortir Miss Norrell. Sa main était froide, tremblotante.
La serrant bien fort, nous fîmes face au journalistes armés de leurs gigantesques appareils photo, les flash crépitant de toutes parts et les ampoules explosant sur le coup en un bruit assourdissant.

Je m'étais habitué au fil des banquets et événements auxquels j'avais assisté à être attendu par les journalistes qui prenaient en photo et questionnaient chacun des invités pour les soirées de haute marque. Mais pas en si grand nombre. Ce soir, ils étaient bien une trentaine devant la Royal Society of London pour ne pas perdre une miette du premier grand rassemblement des riches hommes d'affaire anglais depuis de nombreuses années. D'autant plus que la Couronne était elle aussi présente au banquet. Une vingtaine de bobbies tâchaient tant bien que mal de retenir les journalistes qui se jetaient vers nous en quête de réponses à leurs interrogations.

Lâchant la main d'Elisa - c'est à dire le plus vite possible afin que la Presse n'insinue pas une quelconque relation que je partagerais avec une de mes secrétaires - je l'encourageais à avancer sans prendre garde aux journalistes qui me posait, ou plutôt criaient des questions auxquelles je n'avais ni le temps ni l'envie de répondre. Pas ce soir. Pas en mission.

Arrivé devant la porte, deux portiers s'apprêtèrent à nous ouvrir les portes. C'est à ce moment que je soufflais à l'oreille de ma secrétaire un ultime encouragement :

"N'oubliez pas qui vous êtes et ce que vous êtes. Regardez-moi, suivez-moi, et tout ira bien."

Les portes à double battant s'ouvrirent devant nous, laissant place au riche hall de la Royal Society.

- - -
HRP:
Vraiment, vraiment navré du temps que j'ai mis à répondre, disons qu'avec les exams ce n'était pas si aisé ces derniers temps... J'espère que tu apprécieras cette entrée dans le riche Londres, et la suite je te laisse un peu avancer ;) J'ai bien un scénario qui se profile à l'horizon, ça risque d'être épique ! Suite: Oeil pour Oeil (+ Elisa) 2947423593
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Elisa Norrell
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MessageJeu 8 Mar - 0:09



Oeil pour oeil


Melvyn & Elisa


Bon sang je n'aurais jamais imaginé que ça puisse être si compliqué de simplement manger. Je veux dire, mes parents m'ont bien élevée, et je sais que quand c'est un repas important je dois utiliser les couverts, ne pas manger avec les doigts et ne pas mettre les coudes sur la table. En respectant ça, je montrais déjà que j'étais bien élevée, pour les critères d'une famille ouvrière du New Jersey. Après je savais bien que les riches, ceux de Manhattan ou l'Upper East Side ont plein de couverts, pour tous les types de plats et que c'est un sacrilège que d'utiliser le mauvais au mauvais moment... sauf que tout ça était lointain, presque une légende, ou alors dans les films. Là, je découvre que c'est vrai, et qu'en plus, c'est pire que tout ce que j'avais pu imaginer. Je note tout, soigneusement, et j'essaie que tout y rentre, parce qu'oublier une chose, une toute petite chose, pourrait compromettre notre couverture, et avec elle toute la mission. Bon sang... j'étais partante, plus que partante pour aller sur le terrain, mais là... là c'est comme jeter quelqu'un qui ne sait pas nager dans le grand bain, là où il n'a pas pied! Je suis terrorisée, et soupire quand numéro 7 m'annonce que la ''leçon'' est enfin terminée. De toute façon, pendant l'atterrissage je n'aurais pas pu retenir le moindre mot, trop secouée et surtout trop terrifiée. J'ai l'impression qu'on met un siècle à regagner la terre ferme, et je soupire enfin quand l'avion roule sur la piste, définitivement stable. Enfin...

Un bruit sourd retentit et je sens un souffle d'air frais et humide s'engouffrer dans l'appareil. La pluie anglaise... que je vais enfin connaître pour de vrai. Les mains encore un peu tremblantes je lutte avec ma ceinture, arrivant finalement à la défaire avant de me relever, et tanguer un peu sur mes jambes mal assurées. Et là, juste devant l'avion, une immense Rolls Royce qui nous attend. Un autre agent, armé d'un parapluie, se tient en bas, des paquets sous son autre bras. Il salue mon patron, et se décharge, me faisant comprendre qu'un des deux est pour...moi. Et qu'en plus il me connaît. Bon sang on dirait que tout le monde était au courant de cette mission et de ma venue ici. Sauf moi. Mais je suis sagement le mouvement, et attrape ma tenue, d'après ce que je comprends. Même qu'ils ont été faits sur mesure. Hein? Quoi? Non...Sur...mesure? Mais il faut des jours pour faire une tenue, alors comment ils  savent? Et comment ils ont réussi à mettre la main sur mes vêtements? Je regarde monsieur Mornet, abasourdie. Tout ça c'est...c'est trop. C'est impossible d'avoir pu improviser ça avec moi dedans aussi vite. C'est juste, totalement et vraiment impossible. Ou alors c'est comme ça que marchent les services secrets? Les vraies missions de terrain? Je pense à tout ça alors que je hoche la tête et que je remonte dans l'avion pour me changer, pendant que mon patron sortait son costume du sien.

Le rideau se referme et je frissonne à l'idée de me deshabiller alors qu'il y a deux hommes, voire trois si je compte celui qui nous a accueilli, et quatre en comptant le pilote, qui sont à quelques mètres de moi. Allez. Allez on compte sur toi. J'ôte rapidement mon pull et ma jupe et ouvre enfin le carton. Une robe de soirée, absolument magnifique, digne de celles que je vois dans les magazines que je feuillette de temps en temps avec mes copines. Si belle que j'ose à peine la mettre. Pourtant j'ai pas le choix. Je lutte un peu pour l'enfiler, avant de réussir enfin à la refermer et rouvrir le rideau, les regardant avec inquiétude. J'ai l'air ridicule. Je suis sûre d'avoir l'air ridicule. Une fille comme moi ne porte pas ce genre de tenues, et puis en plus je suis mal à l'aise dedans. Ils vont se moquer de moi et me dire que je suis totalement inutile... Je le savais. Je suis sur le point de tourner les talons quand je vois... un sourire sur les lèvres de mon patron, ainsi qu'un compliment qui a l'air sincère. Rassurée je soupire de soulagement avant de sourire.

Vraiment? Vous êtes sûr que je serai crédible là dedans? Je... merci alors... c'est gentil...

Direction la Rolls à nouveau et j'enfile le magnifique manteau qui allait avec la robe, gentille attention pour que je ne meure pas de froid. D'ailleurs je me demande si j'aurais le droit de garder tout ça une fois la mission terminée. Pour une autre mission? Mes amies seraient vertes de jalousie de voir cette robe et tout ce qui va avec... Les chaussures aussi,  qui me vont parfaitement, et je les rejoins sur les banquettes encore plus moelleuses qu'un canapé. On démarre, et plus rien. Rien que le paysage et le bruit du moteur qui ronronnait comme un chat, nous faisant traverser la campagne anglaise sous la pleine lune et bientôt voilà Londres. Je souris comme une idiote, oubliant la bienséance alors que je vois la tour du Parlement avec Big Ben ou et encore Buckingham. Mieux que les films. On finit par s'arrêter derrière d'autres voitures, qui font la queue pour déposer leurs passagers. Un peu nerveuse je guette la progression, et surtout les flashs des photographes qui se rapprochent. Je me tourne alors vers mon patron.

Et si...on me voit sur une photo? Si quelqu'un qui me connaît dit la vérité?

Puis c'est à notre tour. La porte s'ouvre sur une foule de photographes qui crient et appellent les invités. Je suis terrorisée mais il faut que je donne l'impression d'être habituée à ce genre de choses, comme le serait la secrétaire d'un homme important. J'inspire profondément et attrape la main qu'il me tend afin de sortir de la voiture. A peine debout sur mes pieds je ferme presque les yeux dans les flashs sont aveuglants et désagréables, affichant un sourire un peu figé pendant quelques secondes, avant que Mornet ne m'entraîne à sa suite, laissant les photographes se jeter comme des vautours sur les passagers de la voiture suivante. Un peu rassurée par le calme revenu je le suis, faisant attention à ne pas faire de bêtise alors qu'on montait les marches menant à la grande bâtisse. Et alors qu'on allait entrer, j'entends sa voix à mon oreille et je lève les yeux vers lui, encore un peu plus perdue.

Mais je ne suis rien monsieur Mornet, rien qu'une secrétaire de Brooklyn... et oui, je ferai attention. Je ne vous décevrai pas...

Puis les portes s'ouvrent alors que je reste près de lui, terrorisée mais aussi impatiente.

HRP : Encore désolée pour l'attente, vraiment! J'ai eu un million de trucs à faire et je sors enfin la tête de l'eau! J'ai hâte de voir ce que tu me réserves, vraiment!


by FRIMELDA
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Melvyn Mornet
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MessageMer 28 Mar - 11:27


   Le hall de la Royal Society, jadis lieu de rencontre des plus brillants penseurs, inventeurs, ou visionnaires, était à présent envahis par les personnalités du Parlement, des riches investisseurs et patrons, et de nobles répondant à l'invitation de Sa Majesté le Roi George VI.
Tous vêtus de leur plus riches apparats, la plupart brandissait des flûtes de champagne français délivrées par les serveurs vêtus de rouge qui défilaient entre les invités.

Je laissais un sourire s'échapper, appréciant cette atmosphère si ridicule aux yeux du monde, mais que les nobles anglais s'évertuaient à perpétuer. Cela m'avait manqué...

A peine eussions-nous fait quelques pas qu'un homme vêtu de la même tunique rouge des serveurs s'avança pour nous proposer de prendre nos manteaux.

Enfin libéré, je commençais immédiatement mon balayage visuel afin de repéré les têtes des invités, que je connaissais pour la plupart. Au fond du hall, un vaste groupe de personnalités faisait cercle autour d'une ou plusieurs personnes - difficile à dire - qui se devaient sans doute d'être de la Royauté.
Autre fait important que je notais de suite : l'absence du Premier Ministre, qui généralement se faisait à coup sûr remarquer, critère de choix pour un Premier Ministre qui, lors de son mandat précédent, avait sauvé toute l'Angleterre.
Cependant je savais Winston Churchill être une personne qui détestais profondément ce genre d'entrevue "inutiles", aussi ferait-il son possible pour repousser son arrivée jusqu'à la dernière minute.

En nous enfonçant parmi la foule, je jetais des regards de tous côtés - lorsque je ne saluais pas les personnes qui me connaissaient et m’interpellaient - afin de repérer si notre cible était arrivé.

Au vue du nombre d'invités déjà présents dans le hall, je me doutais qu'il serait déjà ici, sans doute en compagnie de Sir Campford, sous-directeur du MI5.

Sentant Elisa qui me collait sur les talons, je continuais à saluer tout en cherchant la cible sans avoir à me soucier de Miss Norrell qui, malgré son stresse évident, gérait plutôt bien la situation.

Une clameur à l'entrée me fit me retourner instantannément. Je savais qu'une dizaine de mes agents étaient postés tout autour du bâtiment, mais je n'en étais pas serein pour autant : tout pouvait arriver.
Finalement les applaudissements qui s'ensuivirent me rassurèrent, et je puis alors apercevoir le profil au dos courbé de Sir Winston Churchill, armé de sa canne et son haut de forme dans chaque main.

Me tournant vers Elisa, je l'enjoignis à continuer en ma compagnie. Tandis que nous nous approchions du groupe où devait se trouver le couple royal, un homme manqua de justesse de me renverser, visiblement pressé d'utiliser les commodités.
C'est en suivant sa route du regard que je tombais finalement sur l'homme que je cherchais. Herbert Baumann, alias Audric Green, se trouvait en pleine discussion avec deux hommes que je ne connaissais pas au premier regard, sans doute de riches hommes d'affaire britanniques.

Me tournant discrètement vers Elisa, je lui soufflais à l'oreille, de la même façon apparente qu'un patron soufflerait mot à sa secrétaire :

"Au fond droite, près des commodités."

J'essayais à toute allure d'imaginer une façon d'entammer une discussion avec lui sans pour autant n'éveiller aucun souspçon. Je trouvais finalement que le meilleur moyen était d'amener, par un tier, à une rencontre fortuite avec lui.

Commençant à imaginer un plan, je m'apprêtais à donner à Miss Norrell les consignes à suivre lorsque j'entendis soudain dans mon dos une voix forte et railleuse m’interpeller :

"Mais ne serait-ce pas là notre comploteur national, Lord Mornet ?!"

Fermant les yeux et pinçant les lèvres, je me retournais, presque furieux d'avoir été ainsi révélé au grand jour devant tout le monde, lorsque l'objectif était précisément de rester discret.

"Et ne serait-ce pas là notre cher vieillard aigrie Premier Ministre ?"
m'exclamais-je devant les yeux exorbités des invités.

La face de Winston vira au rouge, me perçant du regard de part en part. Bien qu'âgé de 76 ans, Churchill savait s'imposer en toute circonstance. Son ambition, ses discours, et sa présence ne paissaient jamais innaperçus, ce qui faisait de lui un leader inconstesté.
Du moins jusqu'à présent, de ce que j'avais pu apprendre. Le mécontentement grondait dans la Chambre, y comprit au sein de son propre parti, les Conservative.

"N'est vieux que celui qui l'admet. Pour ma part je me sens raisonnablement en forme et en bonne santé !"

Un court silence pesant s'installa dans tout le hall, si bruyant il n'y avait pas une minute de cela. Je commençais à craindre de ne l'avoir froissé, lorsqu'il se mit soudain à exploser de rire, suivit de la majorité des invités autour de nous.

Il s'approcha alors et me salua chaleureusement :

"Bon retour parmis nous, Melvyn. Comment sont ces Américains ? Crois-moi je regrette le temps où je pouvais traiter avec Roosevelt. Ce Truman n'est pas de taille contre les soviétiques et Stalin... Oh... Voyons Melvyn, soyez gentleman et introduisez-nous !" déclara-t-il en posant les yeux sur Elisa.

Me tournant vers Elisa je la mis en avant, espérant qu'elle se rappellerait la formation accélérée qu'elle avait reçu quelques heures avant.

"Wilson, voici Miss Elizabeth Avery, ma nouvelle secrétaire personnelle. Miss Avery, vous connaissez sans doute le héro de l'Angleterre lors de la Seconde guerre mondiale, Sir Winston Churchill."

Churchill prit la main d'Elisa pour la porter à ses lèvres.

"Miss Avery. Américaine donc, Melvyn ?"

Je m'apprêtais à répondre lorsqu'un toussotement dans mon dos me fit me retourner... pour me retrouver nez-à-nez avec Albert. Voilà une position des plus inconfortable...

"Winston veuillez donc laisser cette jeune femme tranquille."

"Vôtre Majesté" répondîmes en cœur Wilson et moi tout en s'inclinant. Je priais en mon for pour que Miss Norrell fasse de même, ce qu'elle avait appris cette après-midi lui étant à présent plus utile que jamais.

Le Roi se râcla discrètement la gorge, visiblement gêné lorsqu'il avait à parler.

"Lord Mornet, cela faisait longtemps. Comment se porte vos investissements ?"

"Comme un charme, Vôtre Majesté." Je notais au passage les difficultés apparentes au Roi pour parler. Certainement me faudra-t-il me renseigné sur son état de santé.

"J'en suis ravi. Pourrais-je vous emprunter Winston quelques minutes ?"

M'inclinant à nouveau, alors soulagé d'être libérer, et surtout de na pas trop attirer l'attention sur Elisa, je me mis à reculer.
Quelques pas plus tard je me retournais à nouveau, pour faire face à Elisa :

"Eh bien, vous êtes sans doute la première New-Yorkaise à rencontrer en une minute les personnes parmi les plus puissantes au monde."

"New-Yorkaise, n'est-ce pas ?" fit une voix masculine derrière moi.

Commençant à être fatigué d'être pris par surprise, je me tournais à nouveau, pour reprendre contenance de suite.

"Sir Campford, je vous souhaite le bonsoir."

"Lord Mornet" me salua-t-il en retour, puis il posa ses yeux à nouveau sur Elisa. "Permettez-vous de dire, Miss, que vous êtes sans doute la plus belle jeune femme de New-York qu'il m'ait été donné de rencontrer."

"Parce-qu'il vous arrive souvent de rencontrer des New-Yorkaises, Lord Campford ?"

Ce dernier me lança un regard amusé, et me déclara :

"Venez avec moi, Sir, j'aimerais vous présenter à quelqu'un avec qui je crois vous avez des intérêts en commun." Il m'entraîna au milieu de la salle, suivit de Miss Norrell.

Un serveur se mit alors à inviter les personnes à entrer dans une vaste salle sur la droite du hall, afin de s'installer à la vaste table montée en son centre. Nous continuâmes cependant, bien que je tournais désespérément la tête pour repérer la cible, que j'avais hélas perdu de vue.

En chemin, mon regard se posa sur la main d'un des invités, tenant une flûte de champagne. C'est là que je vis une chevalière, sensiblement identique à la mienne. Lui-même étant en pleine discussion, je n'osais l’interpeller, mais me mis en tête d'aller le trouver plus tard dans la soirée.

Redressant la tête devant moi, je me retrouvais à faire face à la personne que je cherchais, qui semblait sorti de nulle part.

"Lord Mornet, laissez-moi vous présenter Monsieur Audric Green."

Mon coeur failli manquer un battement à ce moment-là.

"Ah, le conspirateur national, à entendre notre Premier Ministre..." me dit-il avec un très léger accent allemand, normalement difficilement discernable, mais pas à mon oreille.

"M. Green est un investisseur en puissance qui dispose d'intérêt en Grande-Bretagne ainsi qu'en Suisse et en Autriche, et tente de se pencher sur les industries américaine. J'ai pensé que votre rencontre permettrait d'entamer un sujet de discussion dans votre intérêt à tous deux." reprit le sous-directeur du MI5.

"Très aimable à vous, Lord Campford" lui répondis-je.

Soupçonneux, je reposais mon visage sur la cible, qui me dévisageait avec un léger sourire aux lèvres. Je n'avais étonnament jamais entendu parlé de lui et ses "soit-disant" entreprises en Suisse, cependant il est vrai qu'il disposait de nombreuses usines d'armement en Autriche.

"Conspirateur ?" demanda Green en relevant les sourcils.

"Une vieille histoire... Et dans quels milieux vos entreprises se focalisent-elles ?"

"La métallurgie, principalement" me répondit-il d'un ton confiant, un mensonge bien entendu d'après mes renseignements. "Et possède quelques actifs en Suisse, comme vous l'a signifié M. Campford."

"Et vous désirez vous investir en Amérique ?"

"Comme tout bon investisseur qui se doit, M. Mornet..." me dit-il d'un ton se voulant lourd de sens.

Il porta son regard par-dessus mon épaule, fit un signe de tête, mais je me fis force pour ne pas réagir. Tout mouvement inconscient de ma part pouvait le rendre soupçonneux. Il porta ensuite son regard sur Miss Norrell, et visiblement captivé, je profitais de lui demander :

"Laissez-moi vous présenter Miss Eliza..."

"Voyons je suis sûr que Mademoiselle aimerait s'introduire d'elle même, n'est-ce pas ma chère ?" lui demanda Green en ne la quittant pas des yeux, et portant la mains droite d'Elisa à ses lèvres.

La colère commençait à monter en moi face au dédin apparent que me témoignais cet ancien agent d'HYDRA, mais je me fis fureur de ne rien laisser transparaitre. Je posais mon regard sur Elisa, sachant que sa réponse déterminerait de la réussite de leur couverture, et de le mission.
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MessageJeu 19 Avr - 16:09

     C'est à peine si j'entendis la réponse qu'Elisa lui donna. Je ne prêtais même, à vrai dire, pas grande attention à la petite conversation qui s'établit entre les deux. J'étais bien trop concentré à ne rien laisser paraître de ma colère qui bouillonnait en moi. Pour qui se prenait-il donc, pour d'une part me couper ainsi la parole, et d'autre part mettre en avant davantage ma secrétaire que moi-même ?! Quel outrage... Quelle honte ! Et le simple fait de savoir que cet individu continuait l'oeuvre que la société malfamée de son passé avait quasiment achevé, si Captain America ne s'était pas mit sur leur route, achevait de m'exaspérer.
Lorsque je revenais à la réalité, tous les invités s'étaient déplacé dans l'autre salle, ne laissant que Mr Green, Miss Norrell et moi-même dans le grand hall. A ma grande honte je constatais que j'avais laisser s'éclipser Lord Campford sans même chercher à voir où il allait.

Quelques secondes plus tard, un serveur, tout vêtu de rouge, se rapprocha et nous enjoignit de nous déplacer dans l'autre salle, où les deux vastes tablées dressées en U et jointe pas une autre tablée plus étroite où siégeait la famille royale, commençaient à s'encombrer des assiettes que les serveurs apportaient.
Un des serveurs amena Mr Green à la tablée du fond, tandis qu'on nous amena Miss Norrell et moi vers la première tablée, à ma grande surprise. Serrant les dents, je m'assis à la chaise que le serveur tira pour moi, exaspéré de ne pas être assis aux côtés de Mr Green. 7 allait en entendre parler, pour sûr...

On m'avait placé entre un homme de la quarantaine à ma droite, et dont je compris qu'il héritait de la compagnie familiale qui extrayait de l'or en Californie, et un autre homme dans la trentaine à ma gauche, que je reconnus être un jeune politicien progressiste au Parlement. Elisa quant à elle était assise entre les femmes des deux hommes autour de moi.

Tandis que l'on nous servait les premières assiettes, je vis du coin de l’œil que Mr Green se levait de sa chaise et se redirigeait vers le hall, sans doute pour aller aux toilettes. Je n'y prêtais pas grande attention, n'ayant pas encore décidé de la façon dont nous allions interpeller discrètement l'ex-chercheur d'HYDRA. Cependant, cherchant désespérément du regard Lord Campford, je ne le vis nul part à ma grande surprise. Etait-il lui aussi allé se rafraîchir ?
Si tel était le cas, la coincidence n'était autre que fort douteuse. Ayant le sentiment qu'il me fallait agir, je posais mon regard sur Elisa, mais la vit en proie aux questions que lui posaient à la pelle la femme du politicien progressiste.
Sachant qu'il me fallait agir vite, je me levais en m'excusant, et me dirigeais vers les toilettes, qui se trouvaient au fond d'un petit couloir. En y entrant, je ne pu que constater la richesse de celles-ci, et me dirigeais vers un des lavabos. Me lavant les mains, je regardais grâce au miroir face à moi les portes des cabines dos à moi, mais je les vis toutes vides. Où était-il passé ? Il n'y avait que le couloir menant aux toilettes dans cette partie du hall, alors où s'était-il volatilisé ?
Faisant demie-tour, j'ouvrais la porte des toilettes lorsque je vis soudain à ma gauche une petite porte, de la même couleur que le couloir. Je ne l'aurais pas remarqué si elle n'avait pas été entre-ouverte. A hauteur des yeux figurait une petite affiche avait marqué "PRIVATE" en lettres dorées.

Doutant que les serveurs auraient bêtement laissé une porte ainsi entre-ouverte et accessible au grand public, je m'interrogeais : valait-il mieux y aller seul, appeler des renforts, ou laisser tomber ? Une pression dans mon estomac me poussait à y entrer, et ayant souvent écouté mon instinct avec succès par le passé, je savais qu'il me fallait y entrer. Au pire que pouvait-il arriver ? Personne n'oserait tirer un coup de feu avec autant d'agents des forces de l'ordre à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment.

Prenant mon courage à deux mains, je poussais la porte de ma canne, et entrais dans le sombre tunnel sans lumière qui s'offrait devant moi.
Avançant doucement, je n'entendis nul bruit, ce qui ne me rassura pas pour autant. Décidé à traquer ce psychopathe d'HYDRA, je continuais à avancer, jusqu'à entendre un raclement juste derrière moi. C'était comme le raclement d'une plaque de métal sur un sol caillouteux. Je me retournais de suite, mais ne vis que la lumière passant par la porte au loin. C'était bien trop calme, et ça sentait le piège à plein nez. Quel idiot, je m'y étais précipité comme un amateur...
Je sentis soudain un petit courant d'air chaud sur mon oreille gauche, et me retournais d'un bloc, prenant ma canne à deux main.
La dernière chose que sentis fut une explosion de douleur à ma tempe gauche.

***

     Je ne rêvais de rien lorsque je me réveillai, ou du moins n'en avait aucun souvenir. La pièce dans laquelle je me trouvais était sombre, très sombre. J'étais assis, et je découvris très vite que j'étais attaché les mains dans le dos à cause de la douleur que lançaient mes épaules et mes poignets. Ma tempe gauche était terriblement douloureuse, et je sentis comme du sang séché tout du long de mon visage. Mon arcade gauche avait sans nul doute elle aussi beaucoup souffert, d'après les élancements qu'elle provoquait et qui me donnait des mots de crânes comme rarement je n'en ai eut.

Levant les yeux, le peu de lumière me permit de voir où je me trouvais sans avoir d'explosion de mal de tête. Cela ne faisait aucun doute que j'étais dans ce qui devait être la chaufferie d'un bâtiment. Tout autour de moi, des tuyaux et vastes machines tournaient à plein régime. En face de ma chaise se trouvait un homme qui me faisait dos, et portant un jolie costume de soirée. Il était devant un table de fortune montée sur tréteaux, et qui croulait sous le poids d'une sorte de machine qui émanait puissamment par endroit une couleur bleue claire, qui se reflétait dans toute la pièce. L'homme semblait y travailler dessus.

Profitant de son manque d'attention, je tentais de bouger mes mains, taisant la douteur insupportable de mes poignets qui se répercutait jusqu'à mon cerveau, afin d'essayer de délier la corde. Hélas au même moment, la porte métallique à gauche de la pièce s'ouvrit en grinçant, et laissa apparaître un homme, visiblement chargé de quelqu'un sur l'épaule. Il entra, passa son regard sur moi, mais ne broncha pas et alla déposé l'individu sur la chaise juste à ma droite.

Avant même que je ne pu voir son visage, je reconnu la robe que 7 avait donné à Elisa, et, la peur montant soudain, une peur non pour moi mais pour elle, je priais pour qu'ils ne l'aient pas tué.
L'homme, un grand costaud aux épaules carrées, attacha les mains d'Elisa derrière son dos comme il avait fait pour moi, tandis qu'elle semblait inconsciente. Il se tourna alors vers le premier homme qui n'avait pas bougé depuis, et nous faisait toujours dos.

"J'ai la fille, et le gars s'est réveillé."

"C'est trop tôt", lança l'homme d'un geste de la main.

Me cœur manqua soudainement un battement lorsque je reconnu la chevalière à son doigt, la même que je portais depuis des années à présent.
La tête pleine de questions et de colère, je ne sentis même pas la seringue qu'on m'enfonça par derrière dans le cou, et je sombrais à nouveau dans un sommeil sans rêves.
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MessageDim 29 Avr - 21:26



Oeil pour oeil


Melvyn & Elisa


Avant ce soir, les seuls moments où je me retrouvais au milieu de tant de monde c'était au lycée, quand les couloirs grouillaient de monde au moment de la sonnerie, ou le premier jour des soldes à Macy's...là j'ai l'impression que tout Londres s'est donné rendez-vous ici, en même temps, et je suis éblouie par toutes ces dorures, ces diamants, ces robes du soir magnifiques et les chandeliers ruisselants de lumière au-dessus de nos têtes. Ca fait beaucoup pour moi qui ai toujours été habituée à une vie simple et tranquille, et c'est en même temps fascinant. Sauf que je ne dois pas trop donner l'image de la petite américaine, la fille de banlieue qui n'est pas habituée à ce monde de protocole et d'argent. Ici je suis Elizabeth Avery et Elizabeth Avery est comme un poisson dans l'eau dans ce genre d'univers. Elle est à l'aise, elle ne doit même pas réfléchir à quoi dire et faire, car elle est habituée à ça depuis longtemps. Alors j'affiche un sourire poli mais pas trop étonné, parce que c'est normal. Oui...pour Elizabeth c'est normal. Alors bouge toi Ellie.

Je salue, faisant défiler les consignes précieuses de l'agent 7, tentant de tout bien faire comme il faut, restant dans l'ombre de Mornet et essayant de ne pas me prendre les pieds dans ma robe longue. Lui me regarde à peine et dans un sens tant mieux, je crois que je ferais encore plus de bourdes si j'étais face à lui, si je croisais son regard... Même si je ne peux pas me retenir de sursauter en entendant des applaudissements qui retentissent à un bout de la pièce, avant de réaliser qu'ils saluent juste l'arrivée de quelqu'un. Il me faut une seconde, alors que je suis en train de me retourner pour suivre mon patron, pour réaliser qui vient de rentrer, et me figer à nouveau. Winston Churchill. Je suis dans la même pièce que Winston Churchill! Le héros de la guerre, le sauveur du monde libre! J'ai du mal à réaliser que l'homme sur les photos, dont parlaient les journaux, avec sa canne, son cigare et le V de la victoire, celui qui a commandé les troupes de la Résistance est là, à quelques mètres de moi, à parler comme si de rien n'était avec les autres personnes présentes. mais c'est comme... comme... un dieu vivant. Heureusement un regard de Mornet me fait revenir à la réalité et je trottine doucement pour revenir à sa hauteur, sans échanger un regard, vu que de toute façon le sien est déjà ailleurs. Il est tellement à l'aise, tellement à sa place ici, échangeant des sourires et des petits signes de la main, jusqu'à se rapprocher d'un groupe de trois hommes. Mais juste avant de les rejoindre, le voilà qui se penche vers moi pour me glisser une information, et je hoche rapidement la tête, sortant un carnet de mon sac et faisant semblant d'y griffonner quelque chose, comme un patron qui donne une directive à son employée, avant de le faire disparaître à nouveau, ce qui me permet de jeter un oeil dans la direction qu'il m'indique.

Très bien monsieur...

Nouvelle voix, nouveau sursaut, et cette fois je sens mon coeur rater un battement et mon souffle s'arrêter quand je me retrouve face à face à Winston Churchill. Lui-même. En chair et en os, gras comme un chapon de Noël, et son cigare aux lèvres. Sauf que je manque de m'évanouir en entendant ce que lui dit mon patron. Mais...mais comment? Comment est-ce qu'il ose? C'est le sauveur du monde libre! On ne lui parle pas comme ça! Je fronce les sourcils, furieuse qu'il ose s'en prendre à lui ainsi avant de me rappeler qu'il n'y a pas de place pour mes états d'âme ici. Je me force à sourire, me détendant surtout quand j'entends le grand homme rire à gorge déployée et respirant à nouveau normalement. Bon sang Mornet est proche de lui au point de lui faire des plaisanteries de la sorte... C'est fou... Et alors que je pensais que le pire était derrière moi voilà que le grand Winston Churchill me regarde et demande même à ce qu'on soit présentés. Je déglutis, mon coeur tambourinant dans ma poitrine comme s'il s'était rappelé comment on faisait entre temps, et réfléchis une seconde à ce qu'on m'a dit avant de lui tendre la main.

Evidemment que je connais monsieur Churchill... mon père est un très grand admirateur et je tenais à vous remercier pour tout ce que vous avez fait pendant la guerre. Sans vous Londres parlerait sans doute allemand à l'heure qu'il est...

Il élève ensuite ma main à ses lèvres, et voilà que j'ai droit, moi, la petite fille de Brooklynn à un baisemain de la part d'un héros national. Bon sang et dire que je ne pourrais en parler à personne, à part peut-être miss Carter... qui sait, elle a sûrement dû le rencontrer lui aussi...

Et oui je suis américaine monsieur, de New York. Sa secrétaire est tombée malade alors qu'il était là bas, il a eu besoin de quelqu'un pour la remplacer immédiatement et j'ai dû assez bien faire mon travail pour qu'il me ramène dans ses valises...

Le gros homme rit, satisfait, alors que je me tourne pour entendre une nouvelle voix se rajouter aux autres. Je manque de tomber à nouveau quand...nous nous retrouvons face au roi. C'est juste beaucoup trop pour moi...d'abord une mission secrète, puis Londres, puis Churchill, puis le roi... Le roi...le roi... une réverence pour le roi. Alors qu'il s'approche je m'exécute du mieux que je peux, gênée par la robe encombrante que je n'ai pas l'habitude de porter, et par le fait que je ne fais jamais de révérence à la maison.

Votre majesté...

Les trois hommes échangent quelques mots et je vois le roi emmener Winston, nous laissant enfin à nouveau seuls, mon patron et moi, lui accordant un grand sourire aux premières paroles qu'il daigne m'accoder depuis un long moment maintenant.

Certainement...j'ai du mal à y croire. C'est juste...

Nouvelle voix. Décidément c'est une manie ici de surgir dans le dos des gens comme des diables de leur boite! Je m'incline légèrement devant le nouveau Sir Campford, avant de rougir comme une pivoine en entendant son compliment. Bon sang mais je n'ai pas l'habitude de tout ça moi. Essaie d'être spirituelle. Essaie de dire quelque chose de drôle, allez. Tu peux le faire. Je retrouve mon sourire.

C'est que vous n'êtes pas allé assez souvent à New York, ou que vous n'avez pas assez bien cherché sir Campford!

Enfin il se désinteresse de moi, le temps pour mes joues de retrouver leur couleur habituelle, et tout le groupe se met en mouvement vers ce qui semble être la salle à manger. Je reste près de Mornet que je sens nerveux, son regard erre partout et j'essaie de noter un maximum de détails et d'informations sur ce qui m'entoure à mesure qu'on s'éloigne et qu'on s'installe. Ils discutent investissements, métallurgie et entreprises et j'ai failli ne pas entendre mon patron qui m'appelle par mon nom. Réflexe maintenant je souris, tendant gentiment la main et hoche la tête en entendant un nouveau compliment.

C'est toujours agréable quand quelqu'un vous annonce en premier non? Je m'appelle Elizabeth Avery, la secrétaire de monsieur Mornet. Et avant que vous le demandiez, en effet je suis américaine. Ce qui pour vous tient de l'exotisme non?

J'essaie d'être pétillante et un peu taquine, mais j'espère sincèrement que c'est la bonne chose à faire. Je ne voudrais surtout pas compromettre la mission... surtout que beaucoup de choses reposent sur moi... Les autres invités sont tous passés dans la salle à manger, alors que Mornet, l'homme au baisemain et moi sommes les trois derniers encore à l'extérieur de la pièce.

Je crois que nous devrions nous joindre aux autres, ce serait terriblement déplacé de faire attendre Sa Majesté et monsieur Churchill...

Je déteste ce type, il me met mal à 'laise et je suis bien contente de m'en débarrasser. Et puis il est temps de nous mettre à table. Je suis docilement le serveur, et fronce les sourcils quand je remarque que nous sommes tout près de la table du roi. Oh bon sang il va falloir que je fasse rudement attention aux couverts. Attends...dans quel ordre de nouveau? De l'extérieur vers l'intérieur... deux dents pour la fourchette à poissons...et le verre sans pied est le verre à eau...oui c'est ça. On me tire la chaise pour la première fois de ma vie et me présente à mes voisines qui m'accueillent plutôt gentiment. Mornet se désintéresse de moi et on va dire que les hommes de la table discutent entre eux, nous obligeant à faire de même. J'essaie de tenir la conversation tant bien que mal, assez ignorante des salons mondains, des dernières modes et autres. Heureusement elles aiment le cinéma et là dessus j'ai de quoi dire... Deux plats absolument délicieux se succèdent, et je goûte au champagne pour la première fois de ma vie, quand je vois que Mornet se lève. Il s'éloigne et disparaît, allant aux toilettes sans doute. Sauf qu'au bout de cinq minutes et ne le voyant pas revenir, je commence à m'inquiéter, surtout quand on sait pourquoi nous sommes là et quelle mission nous devons accomplir. Je m'éclipse à petits pas, cherchant les toilettes pour tenter de le retrouver, sauf qu'il n'y a personne. Trop curieuse sans doute, je tente de pousser la porte des toilettes des hommes. Peut-être qu'il afait un malaise, qu'il ne se sent pas bien? Je jette rapidement un coup d'oeil et c'est là que je remarque la fleur à sa boutonnière sur le sol. Mais... il n'est pas revenu et je n'aurais pas pu le manquer... Je sens ensuite un courant d'air en la ramassant, et vois qu'un des panneaux est peut-être une porte. J'hésite, et finis par la pousser, passant la tête et observant un escalier qui descend vers un sous-sol.

Monsieur Mornet? Vous êtes là?

Pas de réponse. L'endroit est effrayant mais...s'il lui était arrivé quelque chose? Je ne me le pardonnerait pas... Alors je descends, tanguant sur mes talons et tenant ma robe.

Monsieur Mornet? On vous attend là haut...

J'arrive enfin en bas et je frissonne sous le courant d'air qui me transit. Tout d'un coup une voix résonne derrière moi et un type immense sort de l'obscurité.

Jeff, on dirait que la petite caille s'est jetée elle-même dans la gueule du loup!
Mais je ... je cherche juste mon patron. Je me suis perdue. Je vais...je vais remonter...
Oh non chérie tu restes là!


Il m'attrape de ses mains immenses et j'essaie de me débattre pour lui échapper sauf que je sens une gifle violente qui fait siffler mes tympans, et c'est le trou noir.


by FRIMELDA
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Melvyn Mornet
Melvyn Mornet
Nombre de documents : 99

occupation : Directeur de la I.T.F. (classée Top Secret)

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MessageSam 5 Mai - 13:31

             "C'est prêt."
Ces mots me firent sortir des ténèbres profondes dans lesquelles je m'étais évanoui suite à l'injection reçue. Comme lors de mon premier réveil, je ne me souvenais d'abord de rien, et ne pu cette fois guère y réfléchir tant ma tête se trouvait dans les nuages. Mes yeux ne me donnaient à voir qu'un tourbillon de lumières, tantôt sombres, tantôt lumineuses.
Il me fallut bien deux minutes pour me rendre compte où j'étais, et me rappeler de ce qui était arriver. Immédiatement je tournais la tête à ma droite - ce à quoi mon cerveau protesta à coup de mal de tête - et trouvais Miss Norrell, encore inconsciente, attachée les mains derrière le dossier de la chaise, tout comme moi.

Face à moi se trouvait Herbert Baumann, alias Mr Green, à demie assis sur la table à tréteaux, avec derrière lui l'engin massif.
A sa droite se tenaient deux hommes : le costaud qui avait amené Elisa sur son épaule, et un autre, plus petit et plus maigre. Ces deux hommes me fixaient aussi, bien que le grand costaud faisait tantôt voyager son regard sur Elisa, essayant de la dévorer des yeux le plus discrètement qu'il pu. "Répugnant..." songeais-je en mon for intérieur. "Le profil typique et cliché des hommes de mains à bas coût".
Aucune trace cependant de l'autre homme à la chevalière, ni de Lord Campford... Peut-être ce dernier n'était-il pas forcément impliqué dans quoiqu'il se passait ici, mais qu'il se faisait en réalité joué par Mr Baumann ?
Avec ces trois paires d'yeux posées sur moi, je ne tentais aucun mouvement qui aurait pu laisser croire que j'essayais de m'échapper. Je me contentais de poser le regard sur Baumann, qui semblait attendre patiemment quelque chose, ou quelqu'un.
Bien, cela me laisserait peut-être le temps de réfléchir à ce qui se passait ici : de toute évidence nous étions dans une chaufferie, donc en sous-sol d'un bâtiment, assez vaste pour se permettre sa propre chaufferie, et assez grand pour s'en permettre une de cette taille. Appuyée contre une des colonnes de béton plongée dans la pénombre, je vis ma canne, ainsi que mon manteau. Le sac à main, ainsi que le manteau d'Elisa y était aussi posés à même le sol. Hélas trop loin pour les atteindre.
Un bref mouvement sur ma chaise m'apprit que celle-ci était vissée au sol : ces types ne payaient donc certes pas de mine, mais il fallait reconnaître qu'ils savaient ce qu'ils faisaient.

Enfin, Herbert Baumann mit fin au silence, et commença à parler d'une voix calme et pleine d'assurance :
"Bien, je suppose que nous allons pouvoir commencer. Je pense vous avoir laissé suffisamment de temps pour vous permettre de constater que vous êtes coincé et de ne rien tenter de stupide. Par là j'entends par exemple de ne pas tenter de crier, ou quoique ce soit d'autres qui pourrait porter atteinte à la vie de votre secrétaire ici présente..."

A ces mots le grand costaud sortit de sa ceinture dans le dos un pistolet Colt-45 et l'appuya contre la tempe d'Elisa, qui semblait revenir peu-à-peu à elle. Je me fis force pour garder mon calme, et tâchais d'effacer toute émotion de mon visage : je ne lui donnerai pas la satisfaction de me faire voir acculé.

"Sachez d'abord que..."

"Hé là, qui êtes vous ? Que faites-vous ici ?!"
Un policier - un bobbies au vue de son grand chapeau - fit irruption dans la chaufferie par la porte où le costaud avait amené Elisa. Ce dernier leva immédiatement son pistolet vers le policier, mais Herbert l'empêcha d'aller plus loin :

"Non pas de coup de feu !" cria Baumann.

Le policier, qui eut la malchance de se figer par l'état de choc, émit soudain hoquet de surprise, suivit de curieux gazouillements, tandis qu'il baissait les yeux et vit une lame fine sortir de sa poitrine, à l'emplacement même où devait se trouver son coeur.
La lame se retira, et la chute du policier fut amorti avec Lord Campford, qui apparut juste derrière lui, et le prenait par les dessous de bras. Il amena le corps à présent sans vie du policier dans la chaufferie à l’étala à même le sol, essuyant son épée sur l'uniforme noir, et la rangea dans le fourreau qu'était sa canne.

"Vous nous aviez assuré que ce genre d'événement de se produirait pas... "

Regardant à nouveau le corp du policier, il se retourna ensuite vers Baumann, feignant l'incompréhension :

"Il ne s'est rien passé !" puis reprenant son sérieux :
"On ne peut pas toujours contrôler les flics qui font correctement leur boulot. Ca fait parti des risques du métier... En revanche il ne faut pas tarder."

"Peu importe, tout est déjà prêt. Allez à votre voiture, je vous rejoindrai bien assez tôt. Jeff, accompagne-le."

Lord Campford s'exécuta de suite, non sans un dernier regard vers moi, chargé de haine, mais aussi de peur. En sortant, des applaudissements retentirent au loin, comme sortant d'un tunnel. C'est alors que je fis la liaison des pièces du puzzle : nous étions toujours sous la Royal Society, ce qui expliquait les applaudissements, et pourquoi Baumann voulait rester discret à tout prix. La présence d'un policier en patrouille dans les chaufferies en était l'évidence même, et un seul coup de feu tiré provoquerait la panique des policiers et agents encerclant le bâtiment. Deuxièmement, Lord Campford était évidemment de mèche avec Baumann, et cela expliquait aussi pourquoi il m'avait invité à voir Mr Green plus tôt dans la hall : il ne voulait que je commence à me poser des questions sur les allers-retours de plusieurs hommes entre le hall d'entrée et les toilettes - sans doute en train d'acheminer les pièces manquantes du matériel, ce qui à son tour devait dire qu'ils avaient eu un problème qui les avait retardé... - et qu'ainsi il avait eu toute mon attention.

Stupide que je suis ! Je me suis laissé berné du début à la fin. La paroles suivantes de Baumann me convainquirent de la suite du raisonnement que j'allais tenir :

"Pardonnez cette interruption. Je disais donc : vous ne pouvez savoir comme je suis heureux, et honoré de vous rencontrer, Lord M" dit-il en insistant sur mon nom de code. "Vous savez j'ai beaucoup entendu parlé de vous, et je dois avouer que vous et votre agence avez apporté beaucoup de tord à mon organisation..."

"Ex-organisation" le coupais-je sans ambages.

"Certes... Ex-organisation." concéda Herbert Baumann. "Je dois bien avouer que vous, tout autant que les américains, n'arriverez donc jamais à retenir la chose la plus importante à notre sujet, et ce malgré que nous en avons fait notre devise. Coupez nous la tête, et deux autres prendront sa place !"

"N'essayez pas de vous jouer de moi, Baumann" fis-je cette fois en insistant sur son vrai nom comme il avait fait pour moi, ce qui ne le surpris pas pour autant. "Vous êtes le dernier membre vivant ou libre d'HYDRA, et vous êtes bien loin de ce que représentait Schmidt..."

C'était là mon seul espoir : le faire sortir de ses gonds, ou alors le laisser s'extasier devant tant d'ignorance de ma part. Dans les deux cas, cela le pousserait à l'erreur.
Et je fus ravi de voir qu'il opta pour la seconde option, lorsqu'il se mit à rire d'un air ravi :

"Mon cher Melvyn, vous ne pouvez être plus loin de la vérité." Il posa lentement la main sur la machine, la caressant comme s'il s'agissait de son joyaux.

"Malheureusement, Lord M, malgré tout le respect que j'ai pour vous face au travail que vous avez fourni avec le SSR pour nous mettre à bas, ce sera aujourd'hui la dernière fois que vous ferez une erreur, car je crains que celle-ci ne vous coûte la vie cette fois."

Posant les yeux sur Miss Norrell, il s'approcha d'elle et dit :

"Tout comme celle de cette pauvre jeune femme..." Il posa soudain sur moi un regard chargé de désapprobation. "Voyons Melvyn, je vous croyais plus gentleman comme maître espion. Risquer la vie d'une simple secrétaire de la SSR : cela ne vous ressemble pas !" Il se tourna à nouveau vers Elisa.
"Pauvre enfant, mourir pour quelque chose que vous ne comprenez même pas, et qui vous dépasse tant ! Hélas..."

Il se redressa d'un mouvement vif et se tourna vers la machine.

"Hélas, cette petite entrevue doit prendre fin. Le devoir m'appelle, mais soyez assuré que j'aurai une pensée pour vous lorsqu'il s'agira de se rappeler de ce jour glorieux."

C'est alors que je sentis que j'étais venu à bout des liens qui entravaient mes mains. Afin de ne rien laisser paraitre, je gardais la corde en main, et rangeai avec mon pouce la minuscule lame qui sortait de ma chevalière, puis remit le couvercle en place et retournai ma chevalière dans le bon sens.
A présent désentravé, il me fallait trouver le meilleur moment pour agir, et vite : je ne savais pas ce que mijotais Baumann, mais la présence même de cet engin juste sous la Royal Society n'envisageait rien de bon... Au même instant, Baumann donna l'ordre au costaud d'aller vérifier que sa porte de sortie était dégagée de tout problème.

Il me fallait à présent tenter le tout pour le tout :

"Quoique vous envisagiez après m'avoir tué, soyez assuré que cela ne se produira pas : mes hommes vous traqueront où que vous irez, et vous le ferons payer au centuple."

Baumann s'arrêta tandis qu'il s’apprêtait à partir, se retourna avec un sourire aux lèvres, et commença à s'approcher. Encore...

"Croyez-vous que je laisserais une telle chose se produire ? Voyons, Melvyn, j'osais espérer que vous me connaissiez mieux que cela..." De toute évidence, ce type se prenait pour quelqu'un de suffisamment important pour qu'il croit que j'avais dédié ma vie à le débusquer. Grossière erreur, car je ne m'investis jamais personnellement dans un dossier. Il ne me connaissait donc pas aussi bien qu'il me le laissait entendre jusqu'à présent. Cependant il avait raison, je le connaissais mieux que cela : dans chaque pays où il s'était rendu ces cinq dernières années, il avait à chaque fois laissé le ou les corps des gens qui avaient commencé à se poser des questions à son sujet. Ce n'était donc pas quelqu'un qu'il fallait sous-estimer. Hélas je ne l'avais pas fait suffisamment pour cette mission, et je craignais que Miss Norrell allait en payer le prix. Il était d'ailleurs curieux de voir l'importance que lui conféraient mes émotions. Rationnellement je me fichais bien qu'elle puisse vivre ou mourir pour une mission de la SSR, mais curieusement j'en éprouverais aussi une certaine honte, chose qui ne m'était jamais arrivé auparavant.

Baumann ne fut plus qu'à 3 pas de moi. Allez, encore plus prêt, on y est presque...
Il s'arrêta alors, à une bonne distance de sécurité de moi.

"Mais vous devez sans doute me connaitre mieux que cela. Vous m'avez fait suivre ces deux dernières années... Alors que cherchez-vous à..."

Il s'interrompit soudain, écarquillant les yeux. Merde, il avait comprit ! Bon sang, faut-il que tout se passe de travers aujourd'hui ? Profitant de son instant de lucidité, je bondis de ma chaise et lui fonçais littéralement dessus. A l'impact, je l'envoyais balader six pas plus loin, et il vint se cogner la tête contre sa machine, ce qui eut pour effet de quasiment l’assommer. Quasiment... Profitant de ce court répit, je me lançais derrière la chaise d'Elisa, fis à nouveau pivoter le couvercle de ma chevalière et sortis la petite lame. Au moment où je sentis ses liens se rompre, deux gigantesques bras me prirent la taille en étau, et deux secondes plus tard je me retrouvais à voler, littéralement, au travers de la chaufferie. L'impact fut des plus rudes, mais grâce au ciel j'échappais de justesse de me rompre le coup contre un tuyau auquel je m'arrêtais de glisser à quelques centimètres.

Déjà le costaud se dirigeais à nouveau vers moi. Faisant taire la douleur qui me lançait dans tout le corps, je me relevais, et fonça derrière une des machine à vapeur. Je courais aussi vite que je pouvais en longeant les murs, mais le type se trouva soudain sur mon chemin. Hélas j'arrivais trop vite, et lorsque je fus à porter de ses mains monstrueuses, il me prit par le col, me souleva de terre d'un bon demie-mètre, et m'envoya à nouveau voler dans l'autre sens, tandis qu'il rigolait à gorge déployée.

Parez à l'impact ! Hélas celui-ciu fut plus rude que le précédent, en pendant quelques secondes, je ne vis que des étoiles. Lorsque finalement la vision me revint, le costaud était quasiment à nouveau sur moi. Toujours à terre, je reculais et buta alors contre le mur. Le type se mit à nouveau à rire à pleine gorge, et arma son poing : celui allait sans doute m'être fatal...

C'est alors, je ne sais par quel miracle, que je sentis un baton et du tissu de ma main. Posant les yeux dessus, je me retrouvais avec ma canne dans les mains. En toute hâte je dévissais le pommeau, mais le type avait compris et se jetais à présent sur moi. Armé de mon petit pommeau que je pris à deux mains, j'attendais que le costaud soit sur moi, son poing lancé à pleine vitesse vers mon visage, pour tirer les deux parti du pommeau rectilignement et de sens opposé, puis tournais chacune des parties à présent désolidarisées dans un sens opposé à l'autre. La lame se déplia instantanément sur un peu plus d'un mètre, et vint transpercer la gorge du type. Celui-ci s'arrêta net, et ses deux immenses mains foncèrent vers la gorge, pour tenter de juguler le sang qui en sortit lorsque je retirais ma lame. Malgré ça, ses poumons se remplirent rapidement et il s'étouffa en quelques secondes.

En tombant, je sentis le sol trembler sous la masse du bonhomme qui venait de s'écraser à terre. Les mains encore tremblantes, je me relevais et rejoignais le centre de la pièce, où je vis Elisa à terre, mais consciente, et qui rampais à même le sol. Baumann fonçait sur elle.

Lorsqu'il me vit, il s'arrêta net, et, voyant le pistolet posé sur le sol devant lui, il se jeta dessus, et me visa. J'étais hélas bien trop loin pour faire quoique ce soit. Bon sang ce que je peux détester les armes à feu !

Mais ce dernier sembla soudain se rappeler qu'il lui fallait être discret, et plutôt que de me tirer dessus, il me lança le pistolet de plein fouet au visage. Je ne sais comment, mes réflexes me firent me pencher sur le côté, et j'évitais de justesse la crosse en métal qui passa à quelques millimètres de mon visage. Dans le même temps, Baumann avait trouvé une barre de métal, fine et longue tel un tuyau, et se jeta sur moi.

Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais entrainé à l'épée, mais l'échange qui s'ensuivit m'obligea à user de toutes les techniques que mes divers professeurs m'avaient enseigné au cours de ma vie. De toute évidence, Baumann savait parfaitement se battre, et bien que le tuyau qu'il avait à la main était plus lourd qu'une lame normale, il s'en servit comme je n'aurais jamais pu m'en servir, et je me retrouvais bien vite dépassé par le combat qui tourna en sa faveur.

M'ayant acculé dans un coin, il porta un coup haut au visage, que je déviais de ma lame sans problème. Mais il m'avait vu venir, et de son bras valide, il me porta un coup au visage, et ma tête heurta de plein fouet le mur derrière moi. Momentannément aveuglé, il me débarassa d'un coup rapide à ma main de ma lame, non sans casser quelques doigts en passant.

Malgré l'explosion de douleur, je me redressais, et le vit sur moi, le sourire aux lèvres :

"Adieu, Lord M."

Et à ces mots il arma son bras. Moi, je fermais les yeux, me préparant à rejoindre un monde nouveau, en quittant celui dans lequel j'avais tant fait pour essayer de le rendre plus supportable pour moi-même, mais aussi un peu pour les autres.
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