i'll never wear that dress !
Cela fait plusieurs heures que je suis cachée dans ce placard. Ma mère hurle à travers toute la maison, mais je refuse de sortir. Pas tant qu'elle voudra me forcer à mettre cette stupide robe de princesse pour le carnaval de l'école. Je ne veux pas être une princesse, moi, je veux être un chevalier ! Mickael n'a qu'à faire la princesse, lui ! Maman crie encore : « Margaret Elizabeth Carter, je te jure que si tu ne te montres pas tout de suite, tu seras privée de dessert pendant trois jours ! » Je hausse les épaules en réprimant un sourire. Si elle croit m'avoir avec ça ! Il vaudrait mieux me priver de gigot ou de bacon pour que je sorte. Et soudain, j'entends la voix de Mickael, tout près -à croire qu'il sait où je me cache- : « Peggy ? J'ai renversé ma tasse de thé sur la robe, tu peux sortir, maman ne t'obligera pas à la porter ! » J'adore mon frère. Je pousse la porte de l'armoire et je lui saute dans les bras. Cette année, enfin, je serai un chevalier pour carnaval.
i got beat up in that alley
Steve Rogers est charmant. Désarmant, aussi. Étrangement distant, même si je pense que c'est plus de la timidité qu'autre chose. Et pourtant. Certes, il n'est ni le plus fort, ni le plus grand, mais il a un courage immense et il n'hésite pas une seconde à se sacrifier pour les autres. Comme avec cette grenade, même si elle était factice -aucune vraie grenade dans un camp d'entraînement, jamais. Il me demande pourquoi j'ai rejoint l'armée. Je ne réponds pas. La mort de Mickael est encore trop proche, c'est encore trop douloureux. Je n'ai pas revu ma mère depuis, et encore moins mon ex-fiancé. « Vous n'avez aucune idée de la manière de parler à une dame, n'est ce pas ? » Il rit doucement, me confie qu'il n'a jamais dansé avec une femme, mais qu'il préfère attendre. J'ose lui demander ce qu'il attend, il me répond d'un ton assuré : « La partenaire idéale. » Je souris.
yeah, i think it works
J'espère que son bouclier est solide parce que je vais lui tirer dessus. Maintenant. Toutes ces histoires de « partenaire idéale » et il saute sur la première secrétaire venue ?! Je tire. Une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Bon Dieu, ça fait un bien fou. Et son visage lorsqu'il ressort de derrière le bouclier ! Évidemment, il est entier -Stark fait décidément du très bon travail. Certes, Steve ne comprend toujours rien aux femmes, mais si ces quatre balles pouvaient lui faire comprendre certaines choses, ce serait bien. Je quitte la pièce et retourne dans le dortoir que je partage avec les autres femmes de la SSR -nous sommes six. Tiens, mais qui vois-je ? Cette chère secrétaire. Je la connais, elle fait de l'oeil -et pas que- à tous les hommes de la base, mais ce n'est pas une raison pour toucher à Steve. Ni une, ni deux, je lui mets la droite de sa vie. Puis, comme si de rien n'était, je récupère ma veste et sors -j'ai une réunion dans trois minutes.
wait !
Après la mort de Barnes, Steve est au plus bas. Il a rédigé son rapport de manière à rejeter toute la faute sur lui, mais je sais lire entre les lignes -et aussi dans les rapports de ses coéquipiers. J'essaye de le convaincre que la mort de James -je ne l'ai jamais appelé Bucky- n'est pas sa responsabilité, mais je sens que je ne le convaincs qu'à moitié. C'est toujours mieux que rien. Le lendemain, nous attaquons la base principale d'HYDRA. Lorsque je le retrouve, il semble prêt à m'embrasser, mais je le distrais en lui rappelant la présence de Schmidt, toujours en fuite. Alors que le scélérat va s'enfuir, le colonel Phillips et moi-même rattrapons Steve dans la voiture du chef d'HYDRA, et, poussant les moteurs à fond, nous arrivons à nous rapprocher de l'avion qui accélère de plus en plus. Steve va sauter sur le train d'atterrissage, je le sais. Alors je l'attrape par l'une des sangles de son uniforme et l'embrasse. J'en ai toujours rêvé, je crois. Il me répond et, lorsque l'avion décolle avec lui sur sa roue arrière, il me regarde. Jamais je n'ai ressenti autant de douceur et de déchirement à la fois.
anyone else's opinion doesn't really matter
Deux ans après la fin de la guerre, et au terme d'une mission de plusieurs mois que j'ai dû, bien souvent, mener seule, Daniel Sousa s'indigne du peu de reconnaissance du sénateur à mon égard. Je lui réponds que je connais ma valeur, et que l'opinion des autres m'importe peu. Il reste dubitatif, mais semble accepter ma résignation. Je le vois hésiter, mais il finit par me proposer un verre, après notre journée de travail. « Peut-être une autre fois, d'accord ? Je dois voir un ami ce soir. » Il hoche la tête, mais je vois dans son regard qu'il ne me croit qu'à moitié. Pense-t-il que je le rejette ? Je ne sais pas moi-même si c'est le cas. Et pourtant, je dois avouer qu'il ne me laisse pas indifférente. Il est courageux, galant, n'hésite pas à admettre qu'il a tort... Ce soir-là, Edwin Jarvis me confie le dernier échantillon de sang de Steve, celui que j'avais donné à la SSR comme preuve de ma bonne foi. Il me dit que je suis la seule en qui il ait confiance pour savoir quoi faire de cette fiole. Je choisis de la vider dans l'East River, depuis le pont de Brooklyn. « Au revoir, mon amour... » je murmure en rebouchant la fiole vide. Ce soir-là, je fais définitivement mes adieux à Steve Rogers.
welcome to los angeles !
J'aime cette ville. Le soleil, qu'on voit trop peu à New York, la chaleur, l'air marin... Et puis Daniel est ici. Il a semblé surpris de me voir lorsque je suis arrivée, sur ordre express de Thomson, mais s'est vite repris et j'ai retrouvé le Daniel que je connaissais. Excepté qu'il ne m'a pas dit avoir une petite amie. Je dois avouer que j'ai été jalouse de cette jeune femme, mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même pour ne pas avoir accepté les avances de Daniel plus tôt. Nous faisons équipe, et j'apprécie cela. Mais le soir où j'ai trouvé la bague de fiançailles qu'il destine à Violet, j'ai eu le coeur brisé. Et même si Jason Wilkes n'est pas le premier venu, je n'ai pas hésité très longtemps avant de songer à me réfugier dans ses bras. Mais il n'est pas le bon.
no quick comeback ?
Je cherche quoi répondre à ça mais Daniel a raison : je n'ai pas de réplique acerbe en réserve. J'hésite une demi-seconde, au mois, avant de faire ce que je meurs d'envie de faire depuis des mois, et encore plus depuis que Violet l'a quitté : je l'embrasse. Pas un baiser timide, non, je me jette contre lui -en oubliant une seconde sa prothèse instable- et nous basculons sur son fauteuil de bureau. Je lâche ses lèvres, doucement, et ne peux m'empêcher de me demander si c'était vraiment une bonne idée. Mais apparemment, Daniel pense que oui : il me répond « Bon point. » avant de sourire, et je fonds encore une fois sur ses lèvres. Je suis heureuse qu'Edwin m'ait rappelé ce que j'avais à Los Angeles.